La jeune pousse tunisienne vise haut, pourtant, elle vient tout juste d’éclore. Créée par l’ingénieur tunisien, Boubaker Siala, la startup spécialisée dans la fabrication des véhicules électriques à énergie solaire, Bako Motors, entame sa percée en Afrique.
Le marché nigérian dans le viseur, la jeune entreprise s’est associée avec un partenaire basé à Lagos pour l’épauler dans cette nouvelle démarche. Elle compte également déployer son nouveau produit en Egypte. En outre, la startup, qui emploie plus d’une trentaine de personnes, s’est actuellement penchée sur un nouveau produit «Maas» (Mobility as a service) qui veut dire en français la mobilité comme service. «A l’image du leasing, la “Maas” va permettre la démocratisation de l’acquisition des véhicules électriques. Tout un chacun peut, à partir de 10 dinars par jour, acquérir un véhicule électrique. Notre mission est de démocratiser le véhicule électrique en Tunisie», a affirmé Siala dans une déclaration à La Presse.
Selon le fondateur de la startup, le véhicule Bako Motors offre plusieurs avantages. Tout d’abord, il propose une autonomie de 200 km dont 150 grâce aux batteries lithium et 50 proviennent de l’énergie solaire. Alimenté par l’énergie solaire, le véhicule peut parcourir jusqu’à 17.000 km par an. Le deuxième avantage concerne l’espace de stockage qui dépasse les 2.000 litres. Et puis, le véhicule est efficient : le coût d’un trajet de 100 km ne dépasse pas 1,5 dinar. Le véhicule commercialisé de Bako Motors est destiné aux opérateurs logistiques, e-commerçants, opérateurs de livraison, petits métiers, barbechas, sandwicheries ambulantes (où il peut être utilisé en tant que food truck).
Interrogé sur les défis relatifs au déploiement de la mobilité électrique en Tunisie, Siala a expliqué que le passage électrique nécessite un état d’esprit différent. «Il faut sensibiliser les gens à la mobilité électrique. Le Tunisien est habitué à la voiture thermique : il suffit de faire le plein de carburant et faire tourner le moteur. Avec la mobilité électrique, il faut comprendre qu’il y a plusieurs facteurs déterminants qu’il faut prendre en compte, tels que l’autonomie. Le Tunisien doit comprendre que l’électrification s’inscrit dans la durabilité», a-t-il précisé.